L’impulsion du projet repose sur l’expression de la résilience, ou plus précisément sur la manière dont les contraintes peuvent être perçues comme un déclencheur de mouvement positif : un dépassement, une solution, un détournement. Tant sur le plan acrobatique que philosophique, les freins portent en eux les germes de l’action et peuvent engendrer un élan d’insoumission.

En tant qu’acrobate, Wilmer Marquez repousse sans cesse les limites de son corps. Il dépasse quotidiennement la douleur, les courbatures, les blessures, l’usure. Ce sont donc ces limites et la volonté de les surmonter qui inspirent le mouvement acrobatique.

Ce projet puise son inspiration dans deux univers : d’un côté, la recherche physique autour du dépassement des limites ; de l’autre, l’influence chorégraphique forte de la musique de Lhasa de Sela. Le point de convergence entre ces deux sources réside dans les thèmes universels portés par les paroles de Lhasa : les frontières, l’immigration, le cheminement, le voyage… Autant de sujets qu’elle chante en trois langues et qui résonnent profondément dans ce projet.

La barrière devient ainsi une motivation, un moteur, car il faut la contourner. Ce thème fait du corps l’outil parfait pour développer une écriture qui évoque des univers et des situations, plutôt qu’une narration linéaire.

BARRIÈRES est le troisième spectacle porté par Wilmer Marquez.

*"Je n’oublie jamais d’où je viens.
Je m’en nourris chaque jour pour continuer à avancer, sans voir les barrières comme des freins, mais plutôt comme des contraintes m’ouvrant d’autres opportunités, de nouvelles portes, de nouveaux mondes à explorer… des chemins à parcourir.

Je pense que l’être humain vit en deçà de ses possibilités. Nous oublions le pouvoir que nous avons en nous, nous laissant submerger par l’immensité du monde qui nous entoure. Oui, nous sommes minuscules dans cet univers infini. Mais nous en faisons partie."*

À l’origine du projet, je souhaitais une scénographie imposante, marquant l’espace scénique par une barrière grillagée. Les contraintes économiques et les bouleversements de calendrier liés à la crise du Covid-19 ont eu un impact direct sur cette idée initiale. J’ai donc finalement décidé de recentrer le projet sur l’essentiel : les corps.